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C’est un projet de grande envergure visant à changer de paradigme en tenant compte du réchauffement climatique et des inégalités dans le monde pour y apporter une réponse rapide.

Aux USA, le concept de « Green New Deal » (1), « nouvelle donne verte » en français, a germé et a été repris en 2018 par l’aile écologiste des démocrates américains dont Alexandria Ocasio-Cortez est la principale tenante.

Ce projet est comparable aux mesures éclair du New Deal en 1933 pour faire face à la grande dépression survenue suite à la crise de 1929 aux Etats Unis. Le président Roosevelt s’est inspiré des théories de l’économiste Keynes qui proposait de créer massivement des emplois à travers de grands projets et ainsi relancer l’économie par la consommation.

Cela a été un grand succès ; le Green New Deal aujourd’hui présente des similarités avec ce qu’avait mis en place le président américain. Il s’appuie sur trois grands axes :

  • des investissements massifs et rapides, 

  • une stratégie industrielle ambitieuse pour basculer dans une production « propre »,

  • la garantie de l’emploi.

Pour permettre au Green New Deal d’être financé, il est nécessaire de remettre les priorités au bon endroit et c’est ce que propose la théorie moderne de la monnaie («Modern Monetary Theory » ou MMT (2) dont Pavlina Tcherneva, est une des économistes les plus réputées. Elle énonce que les moyens financiers ne manquent pas et ne peuvent pas manquer dans un pays qui a sa souveraineté monétaire.

Durant le New Deal, mais aussi durant la seconde guerre mondiale, nous n’avons eu aucune difficulté à trouver des moyens financiers pour répondre aux besoins de l’époque. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? « Oui, notre action a des limites, ce sont celles des ressources naturelles, pas de la monnaie » (3)
Autre exemple encore plus récent, la FED (la banque des banques américaine) ces derniers mois a injecté 100 milliards quotidiennement pour éviter que le marché inter-bancaire américain soit paralysé et à son tour produise un crash financier ! Comme le dit l’adage, quand on veut on peut.

La perspective d’un Green New Deal ouvre de nouveaux horizons en terme d’emplois ! Imaginons que 100 000 personnes aient activement travaillé en Australie pour prévenir les feux de forêts en débroussaillant les zones trop sèches, en aidant la nature à rebâtir des éco-systèmes résilients, en bâtissant des zones pour couper le feu….nous n’en serions peut être pas là aujourd’hui !

Si la FED peut injecter 100 milliards par jour pour sauver des banques moribondes, je pense que nous avons ce qu’il faut pour financer quelques centaines de millions d’emplois pour les présents défis sociaux et environnementaux d’aujourd’hui.

Les idées énoncées offrent des perspectives indéniablement nouvelles, il serait cependant important de voir dans le détail les mesures proposées. Est-ce que par exemple seraient privilégiées des projets centralisés et high tech ou des petites initiatives à taille humaine pour revitaliser l’économie et la vie locale ?

Parallèlement à ce projet, la commission européenne, par le biais de sa présidente Ursula von der Leyen, lance une initiative baptisée « Green Deal » Soyons vigilant de ne pas « tomber dans le panneau » en pensant que c’est la même chose que ce qui est décrit plus haut dans cet article.

Le projet européen est en effet fortement limité par son budget et les contraintes des traités européens (4), c’est une pâle copie du Green New Deal (5) !

A suivre donc de prêt et n’hésitez pas à visionner les vidéos ci-dessous !

 

Si cet article vous fait réfléchir ou vous encourage à passer à l’action, n’hésitez pas à me soutenir sur mon compte tipeee.

Références :

(1)
Vidéo expliquant le green new deal (en anglais)
https://www.youtube.com/watch?v=GxIDJWCbk6I

(2)
Vidéo expliquant le MMT :
https://www.youtube.com/watch?v=JgUKeWj6fBY

https://mmt-france.org/

(3)
https://www.mediapart.fr/journal/international/210120/green-new-deal-comment-transposer-les-propositions-d-aoc-en-europe?onglet=full

(4)
Au total, précise la Commission, au moins 25 % du budget de l’Union européenne (UE) devra, à terme, être consacré à la transition écologique. « Il faudra des investissements de 260 à 300 milliards d’euros par an – publics et surtout privés – pour arriver à la neutralité carbone en 2050 », complète Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne chargé du « green deal ».
Nota : Ces montants sont une goute d’eau comparé au PIB européen qui est d’environ 16 000 milliards.

(5)
500 000 $ par foyer américain sont par exemple budgetés pour le Green New Deal sur la période 2020-2029.

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