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Si Le Christ revenait sur terre en 2020 irait-il dans les rues de Hongkong, de Paris où d’Alger pour manifester ?
La question mérite d’être posée car les chrétiens sont étrangement discrets je dirais même absents par rapport aux situations explosives qui émergent un peu partout dans le monde. Et le Christ, lui, que ferait-il dans tout cela, soutiendrait-il ces mouvements populaires ?

Pour essayer de répondre à cette question, marchons sur ses pas et voyons comment il se comportait au quotidien il y a deux mille ans.

C’était quelqu’un qui était toujours proche du peuple, de ceux qui n’ont rien, des pestiférés de la société. Cela lui a d’ailleurs valu l’opprobre des autorités religieuses de l’époque, qui ne voulaient pas se mélanger avec les « pécheurs ».
Il passait une grande partie de son temps à marcher pour aller de ville en ville, peut-être une prédisposition pour manifester ?! Je plaisante !
Pourrions-nous l’imaginer au milieu d’une de ces manifestations et faire une assemblée citoyenne improvisée avec les personnes autour de lui afin de rêver une autre société, plus juste et plus équitable basée sur de « nouveaux sans culottes » ?

Casserait-il les devantures des banques ? Bien sûr que non, il dirait plutôt aux gens autour de lui de retirer leur argent et de le distribuer à ceux qui en ont besoin !

Et sil était en tête de cortège ; tendrait-il l’autre joue devant un policier de la BAC ? C’est possible, cependant il aurait l’art et la manière de le faire !
Des personnes comme Gandhi, Martin Luther King et Mandela ont obtenu la libération de l’oppression de leur pays ou communauté en utilisant la technique préconisée par le Christ !
Quand il est écrit : « Ne résistez pas à celui qui vous veut du mal; au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. » dans Matthieu 5:39. L’idée n’est pas juste de tendre l’autre joue pour recevoir un coup dans une forme d’amour Agape, mais le geste est hautement symbolique dans le contexte de la désobéissance civile ; je m’explique. Recevoir une gifle sur la joue droite, présuppose de donner un coup en utilisant le revers de la main et non la paume de la main. Cela signifie que le geste est fait pour humilier, pour attaquer l’intégrité morale d’une personne et non pour lui faire du mal. Le fait de tendre l’autre joue est une forme de provocation pour pousser l’autre à la faute et qu’il utilise la violence contre une personne qui ne se défend pas. La personne qui se pensait toute puissante en utilisant la violence se trouve donc dans une situation qui se retourne contre elle et qui la discrédite, la ridiculise et emporte contre elle les témoins car la situation est injuste et finalement montre sa faiblesse. Le fort n’est plus celui que l’on croit !

Pourrait-il être un « street médic »(1), à faire des miracles pour redonner aux mutilés mains et yeux perdus, à nettoyer les yeux et les poumons des personnes qui suffoqueraient à cause des gaz lacrymogènes contenant du cyanure ?

Pourrait-il aider à construire les chars pour les défilés vu qu’il était bon bricoleur, que dis-je il était charpentier !?

Pourrait-il s’occuper de la buvette sur le parcours des manifestants ? Il n’a pas son pareil en effet pour cuire les poissons et quand le vin vient à manquer ou que le pain pour les hot-dogs est en rupture de stock il sait où s’adresser pour nourrir ceux qui ont faim !

Au-delà des manifestations, pratiquerait-il la désobéissance civile ?
Quand il disait : « Rendez à César ce qui est à César ». Pourriez-vous imaginer qu’il puisse commencer à encourager un boycott à la consommation des produits des multinationales ? Vu la simplicité de son style de vie il serait bien placé pour prêcher par l’exemple !

Je pense que sa venue aujourd’hui serait un séisme thermonucléaire même devant des gouvernements sourds, aveugles et sans coeur.

Mais n’était-il finalement pas dans ces manifestations ? N’a-t-il pas dit qu’il serait là où est celui qui n’a rien à manger ? N’a-t-il pas été cet homme et cette femme qui n’ont pas riposté face à la violence gratuite de certains policiers. N’a-t-il pas été ce street medic qui après sa semaine de travail vient le samedi pour prendre soin des recalés de la société !

Je suis sûr d’une chose, son esprit était là et son cœur pleure chaque jour face à l’injustice sociale pratiquée dans le monde par une poignée de personnes et par l’assentiment tacite d’une majorité silencieuse qui espère encore égoïstement sauver sa peau.

Aujourd’hui ces groupes à travers la planète se revendiquent sans leader, je comprends bien leurs raisons ! En attendant un nouveau Gandhi, Christ ne serait-il finalement pas le leader idéal?! Être un bon leader n’est-ce pas le fait de servir son peuple !? Être un bon leader n’est-ce pas mettre les autres avant soi ? Un bon leader n’est-il pas celui qui montre l’exemple ? Un bon leader n’est-il pas celui qui est irréprochable ? Un bon leader n’est-il pas celui qui donne sa vie pour que les autres puissent gagner la Liberté ?
A méditer…

(1)
Street Medics : médecins ou infirmiers qui donnent les premiers soins en attendant l’arrivée des pompiers.

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