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« Mon enfant n’est pas adapté au système éducatif » est une phrase que j’entends régulièrement au sein des familles. Elle est chargée de toutes sortes d’émotions telles que : peur, honte, désespoir, culpabilité, fatalité…

Est-ce normal de vivre de telles situations ? Le système éducatif est-il encore adapté ? Ne pourrions-nous pas avoir une école qui s’adapte aux enfants et non l’inverse ? Est-ce une fatalité d’avoir un système d’apprentissage au service du pays et non avec pour but de développer le meilleur en chacun ? Le système scolaire n’est-il pas un outil politique qui prépare des boulons, des écrous, des clefs anglaise pour faire fonctionner la machine néo-libérale ? Que pouvons-nous faire pour éviter l’ubérisation des formations ?

Voici quelques pistes de réflexions sur ces questions.

Je prendrai pour commencer une première parabole. Chacun d’entre nous, à sa naissance, est comme un diamant brut, le système éducatif va tailler notre pierre pour qu’elle ait une forme cubique, rectangulaire ou triangulaire en fonction des besoins du marché du travail.

D’où un grand désarroi pour une majorité d’adolescents à la question : « qu’est ce que tu veux faire plus tard ? » Une approche aussi simpliste des êtres humains aura malheureusement un effet castrateur, tueur de rêves pour la grande majorité des jeunes car la nature d’un diamant est de briller de mille éclats. Pour obtenir ce résultat il doit être taillé de façon artisanale avec précaution, pour lentement aboutir à une forme aux multiples facettes qui vont briller.

En traitant chaque être humain comme un diamant d’une grande valeur et non comme une vulgaire marchandise, nous prenons meilleur soin de la nouvelle génération et elle pourra par là-même donner le meilleur d’elle même pour nous aider là où nous sommes limités, bloqués.

Et si nous avions une vision élargie de l’éducation qui deviendrait l’affaire de tous, une responsabilité partagée où chacun taillera une ou plusieurs facettes des diamants que sont nos enfants ? Et en allant plus loin dans la réflexion ; si nous envisagions l’école partout et tout le temps ? Et si chaque évènement de la vie était un terrain de jeu pour apprendre de nouvelles choses du monde environnant et de nous-mêmes ? Et si nos « enseignants » devenaient des « facilitateurs » pour que chacun puisse développer son esprit critique, sache rechercher des informations, puisse réfléchir par lui-même ? Où chacun au-delà du bagage traditionnel des mathématiques, sciences et des langues puisse avoir les compétences nécessaires pour interagir avec les autres, gérer les conflits, faire preuve de débrouillardise, d’esprit critique et de créativité ? Et si l’éducation n’était pas une affaire réservée aux jeunes ou aux adultes en reconversion, mais un processus perpétuel pour tous ?

Pour prendre une seconde parabole, je prendrai celle d’un porte-clefs.

A la naissance nous recevons un porte-clefs avec plusieurs centaines de clefs, chaque clef représente une compétence particulière, un don, un talent, un trait de caractère…

Certains en ont reçu un peu plus, d’autres un peu moins ; l’important n’est pas le nombre de clefs ou lesquelles nous recevons, mais bien plus la combinaison des clefs reçues.

Le porte-clefs de chacun est unique et, miracle de la création, il est parfaitement adapté au lieu et à l’époque auxquelles une personne nait.

Parfaitement adapté, si le porte-clefs est utilisé tel quel, autrement dit, si la personne fait ce qu’elle est et que la société s’adapte à elle et non l’inverse, comme aujourd’hui où l’accent est mis sur seulement quelques clefs du porte-clefs, celles que le système estime avoir besoin.

Cette découverte est porteuse d’espoir car cela veut dire qu’en tant que groupe social nous avons les solutions aux questions qui semblent insolubles si nous agissons ensemble sans laisser personne sur le côté du chemin, car c’est celui même qui aura des clefs pour aider le reste du groupe ; nous avons besoin de tous !!!

Que faire face à ces constats ? 

Voici quelques suggestions parmi des centaines :

Nous pourrions dans le futur, 

  • reprendre peut-être la responsabilité de notre éducation, de notre formation, sans se reposer aveuglément sur les prestations standards du système obligatoire,

  • développer des concepts d’écoles alternatives ou faire l’école à la maison,

  • investir du temps avec les enseignants pour les encourager dans la diversification de leurs pratiques éducatives et pédagogiques,

  • regarder autour de nous pour pratiquer l’école partout et en tout temps,

  • rêver et créer son emploi de demain avec une approche plus multi dimensionnelle,

  • utiliser des outils comme le Ikigai, faire un test/analyse tel que Career Direct, rencontrer un coach… pour mieux connaître ses dons/talents et rêves personnels,

  • donner la priorité aux êtres humains et non à la machine néo libérale,

  • chercher les trésors cachés en chacun de nous et nous aider mutuellement à les faire briller,

  • prendre soin des plus petits, des personnes mises à l’écart car elles ont potentiellement en elles les clefs pour notre avenir commun.

 

Si cet article vous fait réfléchir ou vous encourage à passer à l’action, n’hésitez pas à me soutenir sur mon compte tipeee.

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